Québec
Selon une nouvelle étude, la population de bélugas dans le Saint-Laurent compterait de 650 à 1300 individus, beaucoup plus que le chiffre de 500 qui était avancé jusqu'ici. Mais attention : il ne s'agit pas d'une augmentation de la population, mais d'une révision du chiffre réel. Le nombre de bélugas est stable depuis 1982. Et la santé des animaux ne s'améliore guère, selon l'Institut national d'écotoxicologie du Saint-Laurent.
L'étude des carcasses de bélugas morts révèle que les niveaux de contaminants y restent élevés. Plomb, mercure, hydrocarbures aromatiques cycliques et organochlorés sont les polluants les plus fréquents. Des produits interdits depuis longtemps, comme le DDT et les BPC, se retrouvent en concentrations un peu plus faibles qu'avant, mais seulement chez les mâles.
Résultat : les bélugas du Saint-Laurent sont les animaux sauvages ayant le plus haut taux de cancer au monde. Depuis 15 ans, la moitié des 240 animaux qui sont morts ont subi une autopsie. On y a trouvé de nombreux types différents de tumeurs, ce qui donne à penser que de nombreux facteurs sont en cause.
La recherche a aussi révélé que les bélugas vivent en groupes distincts et stables, fidèles à des sites particuliers. On cherche présentement à savoir ce qui unit ces groupes et quelle est leur structure sociale. Par ailleurs, des prélèvements de peau ont appris aux chercheurs que les bélugas du Saint-Laurent présentent moins de différences génétiques entre eux que ceux du grand nord. De nouvelles études sont en cours pour savoir si nos bélugas souffrent de consanguinité.
Philippe Gauthier