Grande-Bretagne 

Une horloge atomique a vieilli un peu plus vite qu'une autre lors d'une expérience tentée récemment par le Laboratoire physique national, en Grande-Bretagne. Le but de l'opération consistait à démontrer de manière pratique la théorie de la relativité d'Einstein. Il existe en fait deux sortes de relativité : l'une dilate le temps, tandis que l'autre la contracte. Et cette fois, c'est la contraction qui l'a emporté.

Pour les fins de la démonstration, le chercheur John Laverty a synchronisé deux horloges atomiques très précises – environ une seconde d'erreur en 300 000 ans. Puis, il a placé l'une d'elles dans un avion de fret qui a effectué sa liaison régulière entre l'Angleterre et Shanghai, en Chine. À son retour, l'horloge voyageuse avait 55 milliardièmes de seconde d'avance sur l'autre. Dans un sens, elle était un peu plus vieille.

Le grand public connaît assez bien la relativité restreinte, l'idée selon laquelle plus on voyage à grande vitesse, plus le temps s'écoule lentement. À 87% de la vitesse de la lumière, un astronaute qui aurait voyagé 25 ans constaterait que 50 ans se sont écoulés depuis son départ. Alors, pourquoi l'horloge de l'expérience a-t-elle pris de l'avance au lieu d'être en retard?

Il s'agit en fait d'une conséquence de la relativité générale. Cette autre notion stipule que dans un champ gravitationnel plus faible, le temps s'écoule plus vite. Et c'est cette force qui l'a emporté lors de l'expérience. L'avion ne voyage pas assez vite pour que la relativité restreinte ait un effet important. Mais il vole assez haut pour que la gravité y soit un peu plus faible et que le temps « s'y contracte » un peu en raison de la relativité générale. 

Philippe Gauthier