États-Unis 

Une équipe de chercheurs américains a réussi à prélever et à séquencer des fragments d'ADN de mammouths d'Alaska et de Sibérie. Contrairement aux expériences précédentes, il s'agissait non pas d'ADN mitochondrial (un matériel génétique relativement pauvre, hérité de la mère seulement), mais d'ADN tiré du noyau de la cellule, issu des deux parents.

C'est la première fois que l'on analyse l'ADN nucléaire d'une espèces éteinte. L'exploit était considéré comme impossible jusqu'ici et les chercheurs ont dû imaginer de nouvelles techniques pour y parvenir. Le séquençage, qui consiste à déterminer la position précise des divers gènes, n'a été effectuée que sur une partie seulement du génome.

Les chercheurs ont notamment travaillé sur une carcasse de Mammuthus Primigenitus retrouvée en Russie en 1977. À première vue, l'animal est dans excellent état de conservation. Mais son ADN est fortement endommagé. Les espoirs de cloner un tel animal un jour sont donc très compromis, car le clonage nécessite de l'ADN intact.

L'étude confirme cependant ce dont on se doutait déjà, à savoir que le mammouth est génétiquement plus proche de l'éléphant d'Asie que de l'éléphant d'Afrique. Et les chercheurs analysent maintenant l'ADN à la recherche traces de virus ayant pu causer l'extinction de l'espèce. 

Philippe Gauthier