Grande-Bretagne 

Une équipe de chercheurs britanniques du University College de Londres vient de déterminer la température du noyau liquide de la Terre : 5 500 degrés. À 600 degrés, la marge d'erreur semble énorme. Mais les estimations précédentes étaient minées par une erreur possible de plus ou moins 2 000 degrés. Ce chiffre, obtenu par des méthodes nouvelles, permettra de mieux comprendre des phénomènes comme le volcanisme, les tremblements de terre et le champ magnétique terrestre.

La Terre est formée de diverses couches. Nous connaissons bien la croûte, cette masse rocheuse sur laquelle nous vivons, et dont l'épaisseur ne dépasse pas 25 km. Vient ensuite le manteau, formé de roches en fusion et de divers éléments plus solides. À 2 900 km de profondeur, on atteint le noyau extérieur, fait de fer liquide. Enfin, à 5 115 km, se trouve le noyau intérieur, fait de fer solide.

C'est au noyau extérieur que se sont intéressés les chercheurs. La température de fusion du fer varie selon la pression ambiante. Mais personne n'a encore réussi à recréer l'épouvantable pression que l'on retrouve à 2 900 km de profondeur, de sorte que les chiffres avancés jusqu'ici reposaient sur une bonne part de spéculation. L'équipe britannique a contourné le problème en se servant des lois de la physique pour bâtir un modèle mathématique capable de calculer cette température.

L'expérience n'avait jamais été tentée jusqu'ici, parce qu'on ne disposait pas d'ordinateurs assez puissants pour résoudre le problème. Mais un superordinateur Cray T3E en est venu à bout. Résultat : 6 500 degrés, soit la température qui règne à la surface du Soleil. Mais le noyau ferreux contient environ 10% d'impuretés (surtout du nickel et du soufre) qui ramènent le point de fusion à 5 500 degrés.  

Philippe Gauthier