Grande-Bretagne 

Après 17 à 19 heures d'éveil, les réflexes de l'individu moyen sont jusqu'à 50% plus lents que ceux d'un buveur d'alcool. Cette étude scandinave, publiée dans la revue Occupational and Environmental Medicine, confirme que la fatigue peut être une cause d'accidents pire que l'abus d'alcool. Ces résultats inquiétants se basaient sur la limite légale pour conduire en Scandinavie, de 50 milligrammes d'alcool par décilitre, alors qu'elle est de 80 mg/dl dans plusieurs autres pays.



L'étude a consisté à conduire pendant 28 heures des épreuves de réflexes, de précision, de coordination et d'attention (tant physiques que mentales) sur 39 sujets dans la trentaine et la quarantaine, travaillant tous dans le domaine du transport. Dans la première partie de l'étude, les sujets ont bu en quantité suffisante pour augmenter la teneur en alcool du sang jusqu'à 100 mg/dl. Après une nuit de sommeil, ils ont répété les mêmes épreuves sur la même période, mais à jeun.

Les résultats montrent qu'après 17 à 19 heures d'éveil, les performances des sujets sont pires que s'ils avaient une teneur en alcool dans le sang de 50 mg/dl. Les temps de réaction sont jusqu'à 50% plus lents et la précision des gestes posés est bien moindre. Plus les sujets restaient éveillés longtemps et plus leurs performances se dégradaient, atteignant des niveaux normalement associés à une consommation excessive d'alcool.

On croit que la fatigue joue un rôle dans les deux tiers environ des accidents de la circulation. Le problème est d'autant plus grave que les longues heures de travail et le mode de vie incitent souvent à gruger dans les heures qui devraient normalement être réservées au sommeil. Les effets de la fatigue, qui tendent à être cumulatifs, constituent une sérieuse menace pour la sécurité routière, concluent les auteurs. 

Philippe Gauthier