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Quatre astronautes ont plongé lundi au large de la Floride, pour rallier le laboratoire sous-marin Aquarius. Ils y effectueront jusqu'au 21 octobre des essais de télémédecine, en espérant que ces essais leur permettront de mieux comprendre comment diriger, de la Terre, des opérations chirurgicales dans l'espace.
« Aquarius est un environnement semblable à la station spatiale internationale », explique le docteur David Williams, astronaute à l'Agence spatiale canadienne et porte-parole de la mission. « Nous voulons voir quels types d'actes médicaux pourraient être effectués à distance si un jour nous retournons sur la Lune, ou si nous allons sur Mars ». À 2 500 kilomètres de la Floride, à l'Hôpital Saint-Joseph de Hamilton, en Ontario, le docteur Mehran Anvari donnera des directives aux participants de la mission.
Ainsi il tentera d'accomplir une opération chirurgicale sur un mannequin en contrôlant un robot installé dans Aquarius, au large de Key Largo. C'est la première fois qu'une connexion sans fil sera utilisée pour effectuer ces opérations de télérobotique. Le délai dans l'acheminement de l'information pourrait alors devenir crucial. « Quelques millisecondes entre Hamilton et la Floride, explique David Williams, mais entre la Terre et la Lune, il pourrait être d'une seconde, et plus entre la Terre et Mars, ce qui complique le travail du chirurgien. »
La mission NEEMO 7 souhaite aussi explorer les possibilités du télémentorat. De Hamilton, le docteur Anvari dirigera les gestes d'astronautes, qui ne sont pas médecins, pour leur faire effectuer des tests diagnostics par échographie, drainer un abcès, ou encore suturer une lésion vasculaire. Selon David Williams, le télémentorat est intéressant pour l'aérospatiale mais aussi pour améliorer les services médicaux dans les régions éloignées du pays, en dirigeant, par exemple, les gestes d'un infirmier ou d'un ambulancier.
Gaëlle Lussiaà-Berdou