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« Il faut faire quelque chose pour arrêter les meurtriers. La science et le profilage en particulier peuvent nous aider à le faire », affirme Éric Beauregard, lors de la troisième édition du Forum de science et société, qui s'est déroulé du 8 au 10 novembre, au Collège Montmorency de Laval. Cet étudiant au doctorat à l'École de criminologie de l'Université de Montréal est allé interroger les criminels sexuels dans les pénitenciers québécois. Il les a soumis à un questionnaire pour tenter de cerner leur personnalité. Les informations recueillies permettront de mettre au point un modèle de profilage adapté à la réalité québécoise.

« Le profilage criminel est un outil d'enquête qui donne le mode opératoire d'un meurtre et les motivations de son auteur », indique Éric Beauregard. Cette technique n'est pas réservée à la traque des criminels en série. Elle a déjà montré son utilité dans des prises d'otages, des enlèvements, des affaires d'incendies, des homicides, des viols, des découvertes de cadavres dont les causes de la mort étaient suspectes et pour certains crimes sexuels.

« Le profileur doit définir à quelle catégorie de criminels il a affaire », souligne le criminologue. Il en existe deux : le meurtrier organisé, ou sadique, et le désorganisé, ou colérique. Le premier type est un psychopathe qui planifie soigneusement son crime. Il reproduit, dans la réalité, le contenu de ses fantasmes et choisit ses victimes selon un critère connu de lui seul. Il ne laisse pas d'indices. Quant au second type, c'est un psychotique, un impulsif qui a perdu le contact avec la réalité. Il est plus facile à appréhender de par les traces qu'il laisse derrière lui », estime Éric Beauregard.

Le profilage criminel n'est toutefois pas une science exacte. « Mais il est important de favoriser la collaboration entre les universitaires et les policiers. De manière à unir la théorie et la pratique et à l'adapter à l'enquête policière», conclut le criminologue. 

Aurélie Deléglise