Grande-Bretagne
La couche d'ozone ne s'amincit pas seulement au-dessus de l'Antarctique. Elle connaît aussi des difficultés au-dessus de l'Europe, surtout dans ses parties les plus nordiques (Scandinavie, Grande-Bretagne). En fait, au cours des dix derniers hivers, elle a perdu plus de 50% de son épaisseur à six reprises. Bien que la couche d'ozone se reforme en partie l'été et que le ultraviolets soient moins abondants l'hiver, les chercheurs estiment que la population court un risque accru de cancer de la peau.
En principe, l'interdiction du fréon, du halon et d'autres gaz s'attaquant directement à l'ozone auraient dû permettre à celui-ci de reprendre un peu de mieux. C'était sans compter sur un agresseur sournois : les gaz à effet de serre. Le gaz carbonique, qui contribue au réchauffement de la planète, n'interagit pas avec l'ozone. Mais quand il atteint la stratosphère, à plus de 15 km d'altitude, il se comporte bizarrement et contribue, cette fois, à refroidir l'air.
En hiver, des cristaux de glace se forment dans cet air anormalement froid. Et ces nuages de cristaux donnent à d'autres gaz, comme le chlore, un endroit où interagir avec l'ozone. Bref, le refroidissement excessif causé par le gaz carbonique en haute altitude fournit des conditions inhabituelles, mais propices à la destruction de l'ozone.
Résultat de cette destruction : de plus en plus de rayons ultraviolets se rendent jusqu'au sol, où ils agressent la peau des gens. Depuis 1960, le nombre de mélanomes (une forme de cancer de la peau) aurait quadruplé en Suède. Peut-être est-ce dû aux bains de soleil exagérés populaires voici quelques années. Mais il est possible que le trou dans la couche d'ozone qui affecte le Nord de l'Europe ait joué lui aussi.
Philippe Gauthier