États-Unis 

Comparé à son niveau des années 60 et 70, la glace recouvrant l'océan Arctique a perdu 1,3 mètres, soit 40% de son épaisseur totale. Ce constat surprenant vient d'être publié par Andrew Rothrock, de l'Université de Washington à Seattle, dans la revue Geophysical Research Letters. Le chercheur a eu l'idée de comparer les mesures d'épaisseur effectuées par les sous-marins américains des années 50 à 1976 à des travaux plus récents.



On sait depuis longtemps que le climat de l'Arctique se réchauffe. Mais cette réduction de 40% de l'épaisseur de la glace a étonné le chercheur, qui ne s'attendait pas à tel résultat. Cela dit, cette observation corrobore d'autres travaux, qui indique que les glaces permanentes reculent et que les glaces annuelles se rompent un peu plus tôt chaque année.

Selon les endroits, l'épaisseur de la banquise varie actuellement de 1 à 3 mètres. C'est beaucoup plus mince que les estimations précédentes. La rapidité de la fonte des glaces varie selon l'endroit. Par exemple, la banquise a perdu 1,7 mètre dans le Bassin de Nansen et dans l'est de l'Arctique. Mais elle n'a perdu qu'un mètre dans la Mer de Beaufort.

Les sous-marins nucléaires américains mesurent l'épaisseur de la glace depuis plus de 40 ans. Les données accumulées jusqu'à 1976 sont du domaine public. Le chercheur tente actuellement de convaincre la Marine de lui donner accès aux données plus récentes, histoire de compléter son ensemble de données. Il souhaite notamment déterminer si la fonte des glaces est constante, ou si elle obéit à un cycle connu sous le nom d'oscillation arctique, qui modifie constamment le régime des vents. 

Philippe Gauthier