Etats-Unis
Des bovins immunisés contre la maladie de la vache folle pourraient naître dès l'année prochaine, affirme une équipe de chercheurs au Japon et aux État-Unis, dans la revue Nature Genetics. Les scientifiques ont déjà créé des embryons de vache qui ne peuvent pas produire la protéine prion responsable de la maladie.
Les prions sont des agents infectieux au même titre que les bactéries ou les virus. On sait aujourd'hui qu'ils sont à l'origine de maladies neurodégénératives comme l'ESB - l'encéphalopathie spongiforme bovine ou maladie de la vache folle, et sa variante humaine, la maladie de Creutzfeldt-Jakob.
La protéine prion est normalement présente dans le système nerveux central des mammifères sous une forme inoffensive. Mais elle existe aussi en version pathologique, celle qu'on retrouve dans les cerveaux atteints. Par un mécanisme encore inconnu, le prion nocif « contamine » la protéine saine qui se transforme alors et cause les lésions mortelles au système nerveux central.
Les chercheurs ont identifié les gènes qui codent la protéine prion. Ils ont ensuite inséré dans ces séquences génétiques des segments artificiels d'ADN pour stopper l'activité des gènes. Des cellules de bovins contenant ce nouvel ADN anti-prions ont été utilisées pour créer plusieurs clones d'embryons. Des vaches porteuses devraient dans quelques temps mettre bas des veaux étiquetés OGM sans prions.
Les scientifiques espèrent utiliser ces veaux anti-ESB à des fins médicales, par exemple en leur faisant produire des anticorps humains contre les maladies neurodégénératives.
Isabelle Masingue