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Les cellules endommagées de l'organisme meurent de deux manières différentes, soit par apoptose, soit par nécrose. L'apoptose correspond à une mort douce et la nécrose, à une mort brutale. C'est en étudiant ces deux types de mort cellulaire que le professeur Girish Shah, du Centre de recherche du pavillon CHUL de l'Université Laval, a découvert le rôle joué par l'enzyme Poly (ADP-ribose) polymérase ou PARP.

M. shah explique que la PARP décide du sort des cellules endommagées. Elle libère un acide dans la cellule. En petite quantité, celui-ci provoque une mort cellulaire par apoptose, tandis qu'en grande concentration, il en entraîne une par nécrose.

Ces travaux, qui sont publiés dans les Proceedings of the National Academy of Sciences du 8 janvier, revêtent une grande importance. Selon le scientifique, la mort cellulaire est la principale cause de dégénération du cerveau, du coeur et du pancréas, en cas d'accident vasculaire cérébral, de diabète insulinodépendant, de maladie d'Alzheimer ou de Parkinson. Il espère comprendre le mécanisme de la PARP afin de pouvoir retarder ou bloquer la mort cellulaire et les dommages qui s'en suivent.

Ces deux types de mort cellulaire comportent aussi chacun des avantages. L'apoptose, ou mort cellulaire programmée, est essentielle au bon fonctionnement d'un organisme. Ce mécanisme le protège en éliminant les cellules excédentaires ou endommagées qui pourraient lui nuire. La cellule apoptotique se fragmente en plusieurs petits sacs étanches qui sont absorbés et éliminés par les cellules avoisinantes.

L'apoptose s'oppose à la nécrose qui, elle, n'est pas programmée. C'est une mort cellulaire passive, toujours pathologique. La nécrose survient accidentellement lorsque la cellule est agressée. Celle-ci meurt alors en éclatant. Son contenu se retrouve dans le milieu environnant et provoque une réaction inflammatoire locale. La nécrose provoque des dommages alors que l'apoptose ne laisse aucune trace. 

Aurélie Deléglise