Australie
Des chercheurs australiens viennent de découvrir de petites gouttes de pétrole dans une roche vieille de 3,2 milliards d'années. La nouvelle surprend, car on considère en général qu'à cette époque reculée, il n'y avait pas assez de matière organique pour que sa décomposition mène à la formation de pétrole. Mieux encore, les gouttelettes se trouvaient dans une roche ayant appartenu à une source sulfureuse. Ceci donne à penser que cet environnement particulier était un habitat recherché aux débuts de la vie.
L'étude, dirigée par le professeur Birger, de l'Université de l'Australie, a été publiée dans la revue Geology. Elle a consisté à analyser des roches à la recherche de minuscules inclusions de pétrole d'une taille inférieure à un centième de millimètre. Ces inclusions fluides, comme les appellent les chercheurs, sont révélées par la lumière ultraviolette, qui les fait briller d'une lueur phosphorescente, observable au microscope électronique.
Surprise : le pétrole datant de cette époque reculée existe toujours, même si les quantités trouvées sont infimes. On croyait jusqu'ici que les pressions et les températures élevées subies par les roches au cours des âges l'auraient vaporisé : il n'en est rien. Il semble aussi que le pétrole ait été commun. La découverte intéressera peut-être les compagnies pétrolières, qui recherchent les nappes dans des couches géologiques relativement jeunes. Les roches anciennes sont peut-être propices, après tout.
Mais le meilleur reste peut-être à venir. Le pétrole contient souvent des micro-organismes fossilisés. Les chercheurs australiens entendent maintenant extraire ces fossiles microscopiques des gouttelettes de pétrole. Ceci pourrait nous offrir un aperçu unique de l'apparence des premiers habitants de la Terre. En attendant, on peut toujours conclure que la vie aquatique était plus répandue qu'on le croyait aux début des âges. Il faut, en effet, la décomposition d'une grande quantité de matière organique pour faire du pétrole.
Philippe Gauthier