Hollande 

Une expérience menée par deux chercheurs hollandais démontre que l'ADN contenu dans les aliments résiste au moins six minutes à la digestion dans l'intestin. Ce surprenant résultat démontre que l'ADN des plantes modifiées génétiquement peut se transmettre à la flore intestinale. On croyait jusqu'ici que l'ADN se décomposait trop vite pour qu'une telle contamination soit possible.

L'expérience a été menée dans un intestin mécanique. On y a introduit des bactéries modifiées pour résister aux antibiotiques. Près d'une sur 10 millions a réussi à échanger son matériel génétique avec l'une des bactéries naturellement présentes dans l'intestin. Une infime proportion? Pas vraiment, puisque la flore bactérienne contient environ 100 milliards d'individus. Sur le nombre, les cas de transfert génétique sont donc assez nombreux.

Présentement, certains animaux de boucherie sont nourris avec des plantes transgéniques résistantes elles aussi aux antibiotiques, surtout aux États-Unis. On craint que cette pratique ne mène à la création de super-microbes qui pourraient éventuellement être transmis aux humains. L'expérience hollandaise n'est pas entièrement concluante à elle seule, mais elle donne des arguments de plus à ceux qui s'opposent aux manipulations génétiques.
 

Philippe Gauthier