Somalie
La Somalie, l'un des derniers pays africains à ne pas être branché, est maintenant relié à Internet. Tout un exploit, si l'on considère que le pays est encore ravagé par la guerre civile et que son infrastructure de communications est pratiquement inexistante. Mais le raccordement de la Somalie démontre aussi les limites de la société planétaire égalitaire que nous promet le « réseau des réseaux ».
À cause des difficultés d'exploitation, les coûts du service Internet somalien sera très élevé. Olympic Computer, la firme qui offre le service, demande 120 dollars américains de frais d'installation au départ, des frais mensuels de 30 dollars et des frais d'utilisation de 75 cents la minute. Une petite fortune, dans ce pays comptant parmi les plus pauvres de la planète. Et à ce tarif, les utilisateurs ne surferont pas de longues heures sur le réseau.
C'est qu'en ce moment, seulement 25 Somaliens sont reliés au réseau, dans un total de quatre villes. Neuf de plus doivent s'y brancher d'ici deux jours, mais en tout, le service ne rejoindra qu'une centaine de personnes seulement. C'est donc entre un tout petit nombre d'abonnés que se partagent les frais d'exploitation du serveur. On espère pouvoir réduire les frais si jamais l'on atteint le seuil des 300 usagers.
À toutes fin utiles, la société somalienne reste donc exclue d'Internet, à l'exception d'une élite très étroite. Mais il y a pire. Deux pays africains, l'Érytrée et le Congo-Brazzaville, en restent complètement exclus.
Philippe Gauthier